L’automatisation des procédures de stockage ne se limite pas à remplacer les êtres humains par des robots. Elle nécessite également de nouveaux processus et un plan de suivi des changements.
Les superviseurs des centres de distribution pointent du doigt une pénurie de main-d’œuvre logistique de longue durée, qui a été intensifiée par l’interruption des pandémies, le vieillissement de la main-d’œuvre et un climat économique de type « gig » qui offre des emplois à court terme.
La sagesse conventionnelle veut que l’automatisation soit la solution et qu’elle comble le manque de main-d’œuvre grâce à la robotique mobile autonome (AMR), aux bras de sélection robotisés et à d’autres dispositifs de ce type. L’argument typique de ces plates-formes automatisées est qu’elles peuvent prendre en charge les tâches routinières et répétitives, permettant ainsi aux employés de se consacrer à des tâches plus complexes et créatives.
Néanmoins, les professionnels expérimentés affirment que le service est beaucoup plus difficile que de simplement « embaucher » un robot pour gérer les tâches de base et faire de la publicité pour les personnes qui les effectuaient auparavant. En effet, dans les applications réelles, l’inclusion d’outils informatiques dans le DC entraîne une cascade de modifications, comme le changement des flux de travail établis ou le développement d’un travail hybride qui n’existait pas vraiment dans le passé.
De plus, comme ces nouvelles opérations ont entièrement modifié la façon dont le travail est effectué, les responsables de la gestion des stocks n’ont pas toujours la possibilité d’utiliser des outils courants tels que les logiciels de gestion du personnel (LMS) pour réaffecter les employés à de nouvelles tâches. Un LMS est un système puissant pour évaluer l’efficacité de la main-d’œuvre par rapport à des critères spécifiques, mais l’application de technologies innovantes au DC bouleverse souvent la plupart des hypothèses sur lesquelles ces plateformes ont été construites. À long terme, les gestionnaires peuvent reconfigurer un LMS pour permettre ces changements, mais ils doivent d’abord explorer les effets de l’intégration de la robotique au processus.
UNE ÉQUATION COMPLEXE
Selon le prestataire de services de logistique et de transport DHL, la production de tâches croisées est un exemple de la raison pour laquelle il n’existe pas d’équation simple pour échanger des individus et des machines. La technologie moderne a fait des progrès fantastiques au cours des dernières années, mais de nombreux sites Web sont encore loin du stade où une « salle de stockage obscure » peut fonctionner entièrement sans êtres humains, ont affirmé des cadres de DHL lors d’une récente webémission depuis son Centre de développement des Amériques à Chicago, le banc d’essai de l’entreprise pour l’exécution de pilotes d’appareils sophistiqués.
» Il faudra attendre un peu avant de voir l’automatisation de l’éclairage « , a déclaré Klaus Dohrmann, vice-directeur de la technologie de l’État en Europe et de l’étude des modèles au sein de l’unité transversale Client Solutions & Technology (CSI) de DHL, lors de la webémission. « Au cours des 10 à 20 prochaines années, les entreprises chercheront certainement à augmenter le nombre d’emplois, plutôt que de les remplacer par des technologies modernes. »
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Cette méthode accrue est nécessaire parce que les emplois logistiques sont souvent très complexes et variables, selon Derrick Miller, superviseur régional des ventes pour la division iWarehouse de The Raymond Corp., qui comprend les produits d’automatisation des installations de stockage de l’entreprise de véhicules élévateurs, y compris son système de gestion de la main-d’œuvre (LMS) et diverses autres applications logicielles.
La technologie moderne aide efficacement les travailleurs à réduire les déplacements répétés – comme le fait de presser des chariots ou de conduire des chariots élévateurs dans les allées du centre de distribution – mais ces actions distinctes ne sont normalement que des parties de procédures générales beaucoup plus compliquées. « L’automatisation fonctionne bien [lorsque les choses fonctionnent avec une précision d’horloge], mais vous avez toujours besoin de main-d’œuvre [humaine] lorsqu’il y a des subtilités, par exemple lorsqu’une palette n’a pas été emballée correctement ou lorsque vous avez besoin de tâches à valeur ajoutée comme l’emballage, la mise en kit ou le travail manuel », déclare M. Miller.
Cette grande irrégularité dans les besoins de travail signifie que la meilleure méthode pour une entreprise d’optimiser sa procédure globale est généralement d’aider les employés à effectuer des tâches détaillées plus rapidement, et non de changer toute une classification de travail. « Presque toujours, on constate que l’ajout de l’automatisation a pour effet de réaffecter la main-d’œuvre, de gérer l’attrition naturelle ou de faire face à une pénurie qui existe déjà, et non de supprimer des emplois », explique M. Miller. « La meilleure option sera donc que les personnes et l’automatisation existent en tandem. [Les conducteurs de véhicules de chantier peuvent supprimer les actions inefficaces, non pas en éliminant toute une procédure, mais en changeant un élément de cette procédure, puis en ayant des opérateurs hybrides ».
De cette manière, les entreprises peuvent réajuster le travail des employés des installations de stockage afin de supprimer uniquement les parties répétitives, et non l’ensemble de la fonction. Et par conséquent, cette approche segmentée peut aider les entreprises à reconnaître un retour sur investissement plus rapide dans les systèmes automatisés, déclare-t-il.
L’ÉVOLUTION DE LA DESCRIPTION DE POSTE
En plus d’améliorer les performances, l’introduction de dispositifs automatiques qui soulagent les employés humains de tâches répétées et littéralement exigeantes peut contribuer à la fidélisation du personnel – une préoccupation constante des responsables des DC, même avant les pandémies.
Cependant, pour atteindre cet objectif, de nombreuses entreprises doivent mieux communiquer avec les membres du personnel et gérer le processus de transition, affirme Dan Gilmore, chef de la police du marketing chez Softeon, qui fournit une application logicielle d’automatisation des entrepôts et d’autres produits. « Concentrez-vous sur l’employé, sur sa réceptivité et sur les avantages de l’automatisation, et vous obtiendrez une fidélisation « , déclare Gilmore. « Mais vous devez faire le lien avec les avantages de l’automatisation – qu’elle rendra votre tâche moins compliquée et meilleure. »
Selon Madhav Durbha, il est particulièrement important de combiner les systèmes automatisés et la main-d’œuvre humaine dans les entrepôts, alors que le secteur est confronté à une pénurie de main-d’œuvre impressionnante. Durbha est vice-président de l’approche de la chaîne d’approvisionnement chez Coupa Software Inc, qui fournit une application logicielle de suivi des dépenses et a également obtenu en 2020 le LMS ainsi que le développeur de logiciels de chaîne d’approvisionnement Llamasoft.
» La main-d’œuvre des entrepôts est [un marché] à forte rotation « , déclare Durbha. « Le rythme de l’automatisation des installations de stockage est dépassé par l’augmentation des besoins et des modes de consommation, et il n’est pas possible d’embaucher assez rapidement pour compenser le roulement. C’est pourquoi, à court terme, il y a encore beaucoup de place pour que la main-d’œuvre des entrepôts travaille avec la robotique au lieu d’être remplacée par elle. »
À plus long terme, lorsque la robotique s’attaquera à un nombre encore plus grand de tâches quotidiennes banales, les travailleurs de l’entrepôt pourront être réaffectés à des tâches de plus haut niveau, comme l’organisation des retours de marchandises ou le dépannage des robots récalcitrants, affirme M. Durbha.
Si les tendances économiques actuelles se poursuivent, les puissants outils d’automatisation des entrepôts d’aujourd’hui offrent d’énormes possibilités de renforcer l’efficacité de la logistique et de satisfaire les employés, au lieu de les changer. Les difficultés de recrutement liées à la pandémie et l’explosion des ventes en ligne ont créé un besoin de main-d’œuvre très important. Et en réaction, les capitaines d’entrepôts demandent « tout le monde sur le pont » pour répondre à ce besoin, que ces mains soient humaines, robotisées ou une combinaison des deux.
